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Cagoles et cacao

L'histoire du cacao

Je ne sais pas très bien à quand remonte ma passion pour le chocolat. Je sais encore moins si c’est la gourmandise du cacao ou le Mistral qui me mena jusqu’ici. Finalement, est-ce que mon amour inconditionnel du chocolat suffisait pour se mesurer à cette file d’attente de plus de 100 mètres en plein vent polaire phocéen de ce dimanche de février ? Une chose est sûre, ce Salon du Chocolat à Marseille, qui se déroulait du 22 au 24 février 2013 au Parc Chanot – Hall 1, laisse un goût amer et un souvenir tarissable.

Salon du chocolat

Cacao : Or des Incas et capitalisme fondant

Le cacaoFantasmer sur un événement autour du chocolat n’est pas défendu ni farfelu… Stimulant, bienfaisant, fondant… Les mots et les superlatifs ne manquent pas pour décrire la vraie face d’un bon cacao auprès du plus grand nombre.

Nul besoin d’être Incas ou pâtissier-chocolatier médaillé meilleur ouvrier de France pour apprendre à le choisir, à le goûter et à le cuisiner. Nul besoin d’être diplômé du titre de “Sommelier es cacao” pour faire la différence entre du Nutella© gras et indigeste et une bonne pâte choco maison ou de la Chocolinette© (Noiseraie production).

Après une heure passée dans ce salon, c’est à se demander si l’organisation et les commanditaires de l’événement (marseillais) aiment le chocolat et s’ils pensent que les “clients” sont bêtes à manger du foin, uniquement bons à avaler l’apparence d’une affiche, la parole de quelques phrases éloquentes.

Ce salon laisse un arrière goût de mauvaise série B. Imaginez-vous dans un espace bondé, serré comme des sardines (du monde oui, mais surtout une mauvaise gestion de l’espace), avec une entrée au prix d’une place de cinéma, où 1 stand sur 2 repose sur un produit qui ressemble plus à de la sucrerie de mauvaise fête foraine qu’à un Salon du Chocolat digne de ce nom.

Bien entendu, certains comme le chocolatier Fabrice GILLOTTE ou Puyricard© avaient bonne place, une participation de quelques  noms de chocolatiers du coin ou spécialistes comme Jacqueline RINAUDO, Guillaume SINDEN, Serge ABALAIN, ou Laurent AZOULAY portaient l’événement. Pas de quoi casser trois pattes à un canard !

Salon Chocolat Marseille 2013 : danseuses indonésiennes

Salon Chocolat Marseille 2013 : danseuses indonésiennes

Bouillabaisse et cacao

Ne pouvait-on espérer mieux dans un Salon qui se veut international ? Plusieurs stands n’avaient strictement aucun rapport avec le chocolat. Que vient faire le beurre de karité ou le sel d’alun ici ? Je vends du dentifrice à la réglisse bio du Texas et des tapis en poils de Yack de Normandie je peux venir ?

Certains avaient le culot de proposer du chocolat Nestlé© en poudre façon Nespresso© en guise de chocolat chaud ! Véridique ! Là, j’ai cru à un gag vu le lieu et tarif ! C’est le salon du chocolat ou celui de la poudre industrielle disponible dans le supermarché du coin ?

Pause Cacao avec Annie Cordy

Bref… La moitié de cet événement pouvait disparaître et ne servait qu’à remplir le lieu, sans doute pour couvrir les frais de location du Hall grâce à la location des stands – et se faire un peu de beurre de cacao au passage. Côté exposants, en épluchant le contrat pour louer un espace : prix de location, assurance complémentaire, TPE Carte Bancaire, Électricité, Eau+branchement, Nettoyage, Publicité et Communication (papier, Multimédia, Catalogue…),  Diffusion de musique sur le stand, Carte parking, Badges, Enseignes et Invitations… Sans compter ton déplacement, ton hôtel et la nounou pour faire garder les mômes…

Quatre options s’offrent à toi maintenant : Soit tu es un chocolatier génial et reconnu jusqu’en Alaska qui vend son produit comme des petits pains au chocolat; Soit tu vends un “truc” qui mise tout sur le packaging et la tchatche, mais qui cache en fait un produit moyen voire mal stocké et abusé pour le prix ; Soit tu es un petit artisan et tu endettes tes quatre générations futures pour te payer ta participation ; Soit tu oublies cet événement et essaye de tout miser sur des choses concrètes.

A lire → “Les bienfaits du cacao : super antioxydant”

Savon de Marseille au chocolatQuand bien même il y avait des présentations de recettes et des ateliers (ambiance TopChef® s’il vous plait, enfin pour celles pas annulées) et un pays invité d’honneur (Indonésie) avec ses danseuses, ce Salon laissait la place à des revendeurs plus qu’à des créateurs et des vrais chocolatiers.

Trop de stands, peu de qualité, une ambiance de foire à outils de bricoleurs du dimanche, le tout organisé juste avant Pâques : une valeur marketing sûre quoi qu’il arrive !

Une chose est certaine, à Tokyo ce Salon a vraiment une autre allure et une classe à la hauteur du cacao, l’Or des Incas (mais ça faisait un peu loin pour ce coup-ci).

→ Ci-dessous : Josy n’est pas contente et l’exprime sur le site du Salon du Chocolat [via SalonduChocolat]

Avis négatif Salon Chocolat Marseille

Cet événement est au Chocolat, ce que David Guetta est à la musique classique ! D’ailleurs, pour Marseille 2013, Capitale de la Culture en Europe (hmm…), David Guetta y est invité… [→Voir la polémique de ce mauvais goût culturel à plusieurs milliers d’euros]. Comme quoi à Marseille, le Chocolat et la Culture musicale on sait ce que c’est !

Une chocolaterie d'antan

Conclusion : Le prix de l’entrée pour deux ou trois personnes, de l’essence et du parking correspond à une bonne dose de chocolat chez un chocolatier de qualité, à côté de chez soi, ou en ligne comme par exemple chez le chocolatier Jean-Charles Rochoux, qui vous proposera de la qualité et un savoir-faire. La boutique de J-C. Rochoux : jcrochoux.com  – Ceci pourra se déguster tranquillement chez soi avec un peu de musique, en famille… Et pour l’histoire du cacao, ce ne sont pas les vidéos sur Youtube, DailyMotion, Blogs et autres ouvrages qui manquent…

© Jimmy Braun – Mars 2013

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