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HONCODE HASLa  HAS et la certification des sites Internet en santé HONcode ça vous dit quelque chose ? Si c’est le cas, cet article ne vous apprendra rien. Le cas contraire, faisons un point. La HAS ou Haute Autorité de Santé, créée par la loi française du 13 août 2004 relative à l’assurance maladie est une « autorité publique indépendante à caractère scientifique dotée de la personnalité morale ». HONcode, crée par HON  (Health On the Net) correspond à une “charte” en 8 points dont le but est de certifier les sites Web en santé qui en feraient la demande (et ont ensuite un sceau de certification) à renouveler régulièrement pour la conformité.

HAS et HON : off

Les deux “organismes” étaient partenaires sur la certification HONcode depuis 2007. La HAS annonce dans un communiqué de presse sur son site le 30 mai 2013 la fin de leur “alliance”.

La HAS estimant que “le bilan de cette certification est contrasté : la certification HON/HAS est utile pour les éditeurs de site internet, mais elle apparaît comme peu utile pour les internautes.“.

HASPour aller plus loin, je dirais que ni la HAS, ni HON ne sont connus du grand public (et les professionnels qui connaissent HON ne sont pas une majorité). La HAS sans doute plus, notamment par les professionnels de santé, du grand public à chaque coup médiatique qui bouleverse l’assurance maladie, les professionnels et établissements de santé. HON reste connu des initiés, d’un groupuscule isolé et minoritaire. Pourtant judicieuse, cette initiative est restée malheureusement jusqu’ici dans un cercle limité.

Certifier les sites en santé est une bonne idée sur le papier et l’objectif est louable. Seulement, un label,  c’est un cadre, des règles, des contraintes, des contrôles… Vouloir contrôler Internet, vouloir contrôler les sites web est une utopie, diront certains. Certifier les sites qui parlent de santé en est une autre à mes yeux. Même si une certification apporte au webmaster des lignes de conduites et de frontières à ne pas dépasser, afin de préserver une certaine déontologie, une certification ne peut survivre qu’en étant en perpétuelle évolution avec les internautes.

Toolbar HONCODEPour le moment, aucun principe de certification n’a réellement pris en compte les internautes, leurs avis, leurs comportements et leurs vrais besoins. A l’heure du tous connectés, avec les “réseaux sociaux”, le smartphone, les risques du hacking et les besoins du stockage dans le cloud, une certification viable ne pourra l’être qu’en prenant en son sein des acteurs jeunes, nés avec Internet ; et surtout en étant à l’écoute permanente des vrais problèmes que la santé et Internet rencontrent (faux produits pharmaceutiques, forums de référencement viral pollués comme Doctissimo,…).

Pour en revenir à l’annonce de la HAS, elle explique dans son communiqué de presse que “La loi créant la Haute Autorité de Santé (HAS) lui a confié [à HON, ndlr] la mission de certification des sites internet santé. La HAS proposera d’ici quelques mois un nouveau dispositif qualité en matière de sites dédiés à la santé qu’elle entend construire en concertation avec les usagers, les professionnels de santé, les pouvoirs publics et les éditeurs. Depuis 2007, la fondation HON (Health On the Net) assurait pour le compte de la HAS la mission de certification des sites internet santé français. Ce partenariat ne sera pas reconduit, et la certification à double logo HAS/HON ne pourra plus être obtenue à compter du 7 juillet 2013. Pour la HAS, le partenariat avec HON représente le meilleur choix qu’elle pouvait faire de 2007 à aujourd’hui, vu l’expérience de cet organisme. Le site de la HAS continuera de respecter les principes du HONcode. Mais le bilan de cette certification est contrasté : la certification HON/HAS est utile pour les éditeurs de site internet, mais elle apparaît comme peu utile pour les internautes.”

HON CODESelon la HAS, après ces cinq années, elle “souhaite aujourd’hui faire évoluer sa mission vers un dispositif qui privilégie l’esprit critique des internautes et les accompagner dans cet apprentissage. Dans les mois à venir, la HAS va travailler sur des « repères » à proposer aux internautes pour leur navigation en s’entourant des représentants de patients, des usagers, des professionnels de santé et des pouvoirs publics. Les éditeurs seront consultés. La HAS proposera une première version en début d’année 2014.

A savoir que la HAS est entre autre en charge de certifier les établissements de santé, donc la certification est un principe bien ancré au sein de cet organisme. Cependant, certifier un établissement de santé et un site internet ce n’est vraiment pas le même acabit.

En plus d’une certification en temps réelle des sites et des applications mobiles (parce que là ça devient impératif de se mettre à jour, le web c’est aussi les applications), ne serait-il pas nécessaire de “libérer” ou mettre en œuvre la consultation médicale par Internet ? Et de donner plus de vrais moyens adaptés aux médecins pour développer leur plateforme internet au service de leur patient ?

A suivre…

© jimmybraun.org

Sources