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Confirmé par François Hollande dans l’édition du journal Le Monde datée du 21 août 2014, le projet de réforme des professions réglementées de la pharmacie présage des débats animés.

Contestées par l’Ordre national des Pharmaciens, les économies prévues de la vente de médicaments en grande surface sont surévaluées. La mésentente sur les chiffres entre l’Ordre National des Pharmaciens, et l’Inspection Générale des Finances (IGF) se repose sur un rapport publié en juillet 2014, qui préconisait la fin du monopole des pharmaciens sur la vente de certains médicaments à prescription facultative. [1]

Médicaments en grande surface

En réponse, l’Ordre national des Pharmaciens a publié le 22 août 2014 un document qui conteste la transparence de ce rapport, et la justesse des chiffres avancés par l’IGF pour mettre en avant la réglementation de la profession de pharmacien. Dans son communiqué de presse  [1], l’Ordre national des Pharmaciens avance que « les conclusions du fact-checking sont édifiantes. Le gouvernement ne saurait engager une réforme de la profession sur la base d’un rapport IGF fondé sur une densité stupéfiante d’approximations et d’aberrations. ».

La discorde vise essentiellement les bénéfices économiques relevés par l’IGF pour revendiquer la fin du monopole des officines et la vente des médicaments sans prescription en grande surface. Le rapport de l’IGF mettait en évidence « que la réglementation de la profession pourrait rapporter 400 millions d’économies. Un chiffre que les pharmaciens démentent, dénonçant l’opacité de la méthode employée pour le calculer. » [2] 

Les propositions centrales du rapport de l’IGF – les prix des médicaments à prescription facultative augmentent plus rapidement que l’inflation, … – sont plus importantes que dans le reste de l’Europe. Pour les pharmaciens, « le coût des médicaments a augmenté, comme l’inflation, de 1,6 % par an au cours des cinq dernières années, une fois les prix ajustés aux évolutions des taux de TVA. Le prix moyen de ces derniers serait d’ailleurs de 4,5 euros, c’est à dire moins élevé que dans d’autres pays européens, comme par exemple l’Espagne (6 euros) ou les Pays-Bas (5,2 euros) ». [2]

Ce rapport bouillonnant de l’IGF soumet aussi la libéralisation du capital des pharmacies, de manière à créer ce qui ressemblerait à des chaînes de pharmacie. Cette logique entraînerait la disparition des pharmacies de proximité. Puisqu’elle inciterait les officines à déménager dans « les endroit les plus rentables ». Cette couverture fragmentaire du territoire en officines ne serait pas sans répercussions négatives sur la santé des Français. 

Enfin, l’Ordre National des Pharmaciens souhaite que les débats soient menés plus en profondeur et que l’IGF présentera une nouvelle publication plus transparente des données utilisées pour construire son rapport.

Sources

  • [1] « L’Ordre national des Pharmaciens rend public le fact-checking du rapport IGF concernant la profession de pharmacien titulaire d’officine, et en démontre les aberrations », http://www.ordre.pharmacien.fr/Communications/Communiques-de-presse/L-ONP-rend-public-le-fact-checking-du-rapport-IGF
  • [2] https://www.pourquoidocteur.fr/Articles/Question-d-actu/7623-Medicaments-en-grande-surface-l-Ordre-des-pharmaciens-contre-attaque
  • http://www.jim.fr/medecin/actualites/pro_societe/e-docs/dereglementation_de_la_pharmacie_francois_hollande_confirme_147038/document_actu_pro.phtml