Très utilisées dans la médecine esthétique, les injections de Botox font partie des traitements pour corriger notamment les rides du visage. Cependant, une nouvelle étude dévoile que le Botox pourrait aider à combattre le cancer.
L’étude, publiée dans la revue Science Translational Medicine [1], a montré que le Botox (toxine botulique) pouvait aider à combattre les cancers de l’estomac.
La recherche, réalisée en laboratoire sur des souris, a permis de constater que l’utilisation de la toxine permettrait de stopper la croissance des tumeurs de l’estomac et les rendre plus vulnérables à la chimiothérapie.
Les conclusions nécessitent tout de même de nouvelles études afin de clarifier si les injections pourraient aider à sauver des vies.
Le Botox est généralement utilisé dans la lutte contre les signes du vieillissement, et l’utiliser contre le cancer est une nouvelle plutôt surprenante.
Les résultats de l’étude mettent en avant la découverte d’un effet perturbateur de la toxine. Elle modifierait la fonction nerveuse, et un nombre croissant de travaux suggèrent que les nerfs peuvent également aider à la croissance du cancer.
Cancer de l’estomac et toxine botulique
Les scientifiques du Columbia University Medical Centre, à New York, et l’Université norvégienne de Science et Technologie de Trondheim ont étudié le rôle du « nerf vague » (nommé aussi nerf pneumogastrique ou nerf cardio-pneumo-entérique) – qui va du cerveau au système digestif – dans le cancer de l’estomac.
Les chercheurs indiquent plusieurs hypothèses, soit la toxine botulique « couperait » la fonction du nerf ou ralentirait la croissance des tumeurs ou encore permettrait de rendre les tumeurs plus sensibles à la chimiothérapie.
Certains essais ont commencé chez les personnes qui devaient subir une intervention chirurgicale pour éradiquer un cancer de l’estomac. La recherche suggère également que la toxine botulique peut avoir un rôle dans le cancer de la prostate [2].
Selon les scientifiques, la toxine botulique ne serait pas un remède unique, mais au moins « en phase précoce, si l’on peut perturber le nerf, la tumeur devient beaucoup plus sensible à la chimiothérapie ». Ce principe pourrait donc donner de nouvelles voies « pour des traitements actuels et futurs plus efficaces ».
D’après le Cancer Research UK, « au cours des dernières années, des preuves montrent que certains cancers de l’estomac peuvent dépendre de signaux du système nerveux afin de croître ».
Cette nouvelle étude intéressante sur la toxine botulique s’ajoute à ces éléments de preuve, et montre comment sonder les rouages du cancer peut susciter des idées pour de nouveaux traitements innovants. Mais la recherche est à un stade précoce et il n’est pas encore clair si cette approche particulière pourrait aider à sauver la vie des patients.
© Jimmy Braun
Sources
- [1] « Denervation suppresses gastric tumorigenesis », http://stm.sciencemag.org/content/6/250/250ra115.abstract?sid=58b82790-4d30-4a6b-a4e3-83f3407691e9
- [2] « Autonomic Nerve Development Contributes to Prostate Cancer Progression », http://www.sciencemag.org/content/341/6142/1236361.short
- Columbia University Medical Centre, http://www.cumc.columbia.edu/
- NTNU (Trondheim), http://www.ntnu.edu/
- Cancer Research UK, http://www.cancerresearchuk.org/